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Bode Miller gagne le Kandahar sur une jambe

On ne sait jamais trop s'il force le trait. Exagère à foison pour épaissir les contours de sa légende. Il y a chez Bode Miller, formidable compétiteur, l'étoffe d'un artiste aux excès mal contenus, à la trajectoire parfois auréolée du souffle du fantasme. Mais vit aussi chez cet athlète à part une incroyable force de caractère qui l'a sans doute aidé hier à dépasser la douleur qui l'escorte depuis sa cabriole de jeudi sur le saut de la Cassure. "Quand je me suis levé, j'étais vraiment mal, livra-t-il au bout du 29e succès de sa carrière. J'ai une douleur en haut de la jambe gauche (un gros hématome sur la fesse), je pouvais à peine mettre mes chaussures et monter l'escalier était un vrai supplice mais sur les skis, ça allait". Son corps encore chiffonné l'avait juste incité à zapper l'inspection de la descente, à braquer son énergie sur la minute quarante de course de cette dramatique en deux actes, avant-dernière étape sur la route du globe du super-combiné. "J'ai skié à 70 % sur la jambe droite, diminué physiquement mais mentalement très fort et j'ai pu effacer ma déception de la veille" glissa-t-il encore, référence à une septième place néfaste à ses objectifs planétaires.

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